Erreur d’attribution chez Wright pour une lampe de Gio PONTI

En juin 2001, la maison de ventes aux enchères WRIGHT présentait une lampe de table pour 2 250 €, incorrectement attribuée au designer italien Gio Ponti. Affaire classée, nous l’avons fait pour elle !

 

Chez DOCANTIC PATROL nous enquêtons sur les erreurs d’identification, de datation et/ou de documentation des meubles du XXème siècle. Nous fournissons pour cela des preuves irréfutables issues de documentations d’époque. Besoin d’un exemple frappant ? En voici un.

 

WRIGHT  a été interpellée par la DOCANTIC PATROL pour usurpation d’identité : « Wrong Artist » !

 

Le 10 juin 2001, le lot numéro 377 de la vente de design du commissaire-priseur WRIGHT est décrit comme une lampe en laiton du célébrissime designer italien Gio Ponti. Incapables de garantir fermement la paternité de la pièce au père du design transalpin d’après-guerre, les experts de la (pourtant réputée) maison de vente se contentent d’attribuer la pièce. Après tout, « Gio Ponti, attribué à » ça a plus de cachet que « Travail italien, vers 1950 » (pièce à conviction #1).

 

Pièce à conviction #1

 

Cette lampe est en réalité l’œuvre d’Oscar Torlasco. Et plus précisément le modèle #577 édité par Lumi (pièce à conviction #2).

 

Pièce à conviction #2

 

Alors oui, Oscar Tolarsco et Gio Ponti sont italiens, ils étaient actifs dans les années 50 et furent tous deux édités chez Lumi. Mais les similitudes s’arrêtent là. Aussi respectable soit le travail d’Oscar Torlasco, il ne souffre pas la comparaison face à l’œuvre du fondateur de la revue Domus, Directeur de la Biennale de Monza et collaborateur de Charles Eames & Piero Fornasetti. De manière encore plus pragmatique, leur impossible confusion est rendue évidente par leurs records respectifs chez PHILLIPS qui varient du simple au décuple (pièce à conviction #3), ou encore le gouffre qui sépare leurs e-popularités sur les moteurs de recherche (pièce à conviction #4).

 

Pièce à conviction #3

 

Pièce à conviction #4

 

Mais cette erreur d’attribution n’est pas exclusive au marché américain. Douze ans après WRIGHT, c’est chez TAJAN que l’erreur est reproduite (pièce à conviction #5). Erreur / TAJAN, un pléonasme.

Pièce à conviction #5

 

Le processus d’expertise d’un meuble du XXème siècle se décompose en trois étapes cruciales qui sont, dans l’ordre : l’identification, l’authentification et l’estimation. Il va de soi qu’être incapable de correctement valider la première étape aura une incidence majeure sur les suivantes, et en particulier sur le prix de vente.

Pour l’identification, le commissaire-priseur a deux options:

1) Soit il fait des recherches, mobilise du personnel et des ressources, et prend le risque d’identifier un designer sans valeur au lieu du tant espéré décorateur hyper bankable.

2) Ou alors il botte en touche et attribue l’œuvre à un joli nom. Le travail est incomplet, mais ça coûte moins cher, l’œuvre brille de mille feux (artificiels) et les chances de devoir rembourser le client possiblement lésé sont minimes.

Quand WRIGHT prend jusqu’à 25% de frais acheteur, et limite sa garantie à deux ans suivant la date de la vente, ne sommes-nous pas en droit d’attendre un minimum de recherche de leur part ?

 

 

Crimes et délits fréquemment commis (plus d’infos ici) :

 

Défaut de papiers ! L’expert n’a pas fourni de preuves documentaires d'époque recevables. Verbalisé !

 

Acte de sorcellerie ! L’expert a fait une erreur significative de datation. Une affaire paranormale pour Mulder & Scully ! Gardé à vue !

 

Disparition de témoin ! Aucun artiste n’a été identifié par l’expert. Alerte enlèvement, comparution immédiate !

 

Usurpation d’identité ! L’œuvre a été incorrectement attribuée à un tiers. Et Picasso a peint la Joconde, hein ?! Ecroué !

 

 

 

La Fiche d’Information de la DOCANTIC PATROL

 

La mission de la DOCANTIC PATROL, par l’intermédiaire de nos enquêteurs méticuleux et dopés aux expressos ultra serrés, est d’enquêter sur les affaires qui polluent le marché du meuble XXème. Manque de documentation, non-identification, erreur de date ou d’identification, nous identifions les suspects et permettons que le rétablissement de la vérité fasse jurisprudence.

Chez DOCANTIC nous pensons que chaque artiste mérite d’être correctement identifié pour chacune de ses réalisations, et qu’un collectionneur devrait payer le juste prix pour son achat. Le marché de l’art est pollué par ces erreurs d’attribution et d’estimations malhonnêtes. En diffusant les photos originales d’œuvres du XXème siècle, DOCANTIC PATROL identifie et appréhende ces sur ou sous-estimations. C’est notre mission. Nous servons et protégeons les meubles du XXème siècle.

Basé à Los Angeles, DOCANTIC partage avec tout amateur d’art les informations gardées secrètes par une poignée d’individus depuis bien trop longtemps !