André Thuret est né le 3 novembre 1898 à Paris. Ses études secondaires terminées il s'engage, en 1916 ; démobilisé en 1919, il passe sa licence ès-sciences et sa licence en droit et occupe, à partir de 1922, des postes d'ingénieur aux verreries de Bagneux, puis de Bezons.
Participe à ce titre à l'Exposition des Arts Décoratifs de 1925 et obtient, personnellement, un diplôme d'honneur. Depuis 1926, assistant, puis chef de travaux, de la chaire de Chimie appliquée aux Industries de la céramique et de la verrerie au Conservatoire National des Arts et Métiers et Expert près de la Cour d'Appel de Paris, il partage son activité, axée sur le verre, entre son enseignement, la recherche scientifique et sa production d'artiste.
Il expose au Salon d'Automne en 1928 et 1932 et obtient sa première plaquette de la Société d'Encouragement à l'Art et à l'Industrie puis est invité à participer aux Etats-Unis, en 1929-1930, à l'Exposition « Verres et Tapisseries ». Depuis la Libération il expose régulièrement aux Salons des Artistes Décorateurs, d'Automne et dans diverses galeries et, en 1951, prend part à l'Exposition du Verre, au Pavillon de Marsan. Quelques-unes de ses pièces ont été acquises par l'Etat. Membre du Comité de la S.A.D., de l'U.A.M., Sociétaire du Salon d'Automne, André Thuret est Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1947.
Cas assez exceptionnel, c'est par la science qu'André Thuret est venu à l'art. Ce sont en lui l'ingénieur et le chimiste qui servent l'artiste et déterminent, expérimentalement, les divers stades de son évolution. Le savant met à la disposition du créateur de formes, de rythmes et de couleurs la beauté fluide et transparente du verre et les réactions des oxydes métalliques. Tous les vases, coupes ou flacons de Thuret sont des Pièces uniques, soufflées et travaillées selon la technique traditionnelle à une température excédant 1.000 degrés.
A ses débuts André Thuret soufflait la « paraison », masse de verre fluide, dans des moules dont les décors en creux s'inscrivaient en reliefs sur la forme, reliefs colorés ensuite par « roulage » sur le marbre chargé d'oxydes métalliques. Ainsi créait-il, vers 1925 ces décors internes qu'un nouveau « cueillage » enrobait de transparence ...
De 1940 à 1950, il renonce à ces décors pour s'appliquer à des recherches de formes aux parois lisses .. les premières Pièces sont blanches, puis le chimiste intervient pour les colorer. Plus récemment, afin de réaliser des conceptions Plus subtiles, ce sont presque des procédés manuels de sculpteurs qui interviennent.
Thuret part toujours de la première paraison, en verre transparent et fluide, qu'il souffle à la forme requise. D'autre part il modèle des cordons de verre qu'il a colorés sur le marbre et qu'il fixe, selon des rythmes préalablement conçus puis travaille et modèle aux fer, et Pincettes avant le « cueillage » d'une dernière couche de verre lisse et blanc.
Ainsi s'obtiennent des Pièces aux transparences externes et internes au coeur desquelles jouent des tonalités rares, violine, bleu, vert, gris, même parfois rouge enfermées dans une vie originairement indépendante.
Art aussi savant que précis malgré la mystérieuse fantaisie des apparences.
14 février 2005 : "L'article est très pertinent. André Thuret conjugue effectivement l'innovation scientifique et une haute expression artistique. Il "fait" le verre "vivant" et représente dans cette voie un précurseur en matière artistique et technique. Il est d'ailleurs, fait unique, le précurseur patenté par des brevets."
29 décembre 2007, par lespotainsdefelix : "Bonjour, je viens de découvrir cet artiste de talent tout à fait par hasard. En effet j'ai chiné, il y a quelques années une jolie coupe en verre de forme libre qui est signée André Thuret. Elle fait 24 cm de diamètre et 9 cm de haut. Elle doit peser au moins 6 à 8 kg. Je peux envoyer une photo à qui en voudrait."