Georges JOUVE

1910-1964

Georges Jouve est né le 7 décembre 1910 à Fontenay-sous-Bois.

Il sort en 1929 de l'Ecole Boulle et suit les cours de plusieurs académies libres de peinture. Orienté par sa famille vers l'architecture et la décoration murale, la guerre, puis la captivité, mettent fin à ces projets. Evadé il se fixe, jusqu'à la Libération, à Dieulefit, vieux village provençal de potiers.

D'origine méditerranéenne, Jouve retrouve des traditions ancestrales et prend contact avec la terre et un métier qui deviendra définitivement le sien. En 1945 il s'installe à Paris et aborde à la fois la céramique monumentale et les recherches de matière. Il expose dans différentes galeries, participe régulièrement aux Salons de l'Imagerie, dont il fut membre du Comité directeur et des Artistes Décorateurs dont il est sociétaire.

A l'Exposition de l'Urbanisme à Paris, en 1947, il obtient une médaille d'argent pour un revêtement mural. Il prend une part importante aux expositions présentées par le Ministère de l'Education Nationale : Rio de Janeiro 1946, Barcelone 1947, Milan et Helsinki 1948, Toronto et Lisbonne 1949 et à celles présentées par le Ministère des Affaires Etrangères sur le plan culturel : Vienne 1947, Baden-Baden 1948, Le Caire 1949, Rome 1950.

Georges Jouve a organisé les expositions de la Céramique contemporaine française à Burmingham en 1947 et à Copenhague en 1950. L'Etat français a acquis, pour une chapelle classée en Bretagne, l'autel exposé à Rio de Janeiro et le Victoria and Albert Museum, une des pièces qui figurèrent à Burmingham. Depuis l'été 1954 Jouve a quitté Paris pour installer ses ateliers à Aix-en-Provence.


L'évolution de la personnalité et de l'art de Jouve correspond à un des aspects particuliers et symptomatiques de la céramique contemporaine. Alors que certains artisans s'efforcent - non sans mérites, à défendre la tradition des potiers de terre avec des objets résolument utilitaires, que de grands artistes consacrent toute leur vie à de savantes recherches de formes et de matières pour créer des Pièces uniques, vases, coupes de vitrines et de musées, nombre de céramistes, et singulièrement parmi ceux de la jeune génération, renouant avec une tradition séculaire, mais un temps abandonnée, tendent à rendre à cet art sa mission décorative : revêtements muraux, fontaines et vases de jardins.  Bien que Jouve soit, comme tout potier aimant vraiment la terre, parti du pot et de l'objet utilitaire, il a bientôt partiellement renoncé à la forme tournée pour une technique assez proche du modelage et de la sculpture. Si le sens des volumes, la vie de la forme dans l'espace - voire en plein air - le passionnent et lui inspirent de belles réussites d'un caractère souvent monumental, il reste par l'inspiration sensible à la nature ; nous pensons à ses coupes vigoureusement incurvées, enroulées comme des vastes coquillages, à ses variations sur les thèmes branches, à ses oiseaux curieusement stylisés, à toutes ses oeuvres jaillies d'une imagination et d'une verve créatrice inlassablement en éveil.

Toutefois les recherches de Jouve restent toujours axées sur la matière qu'il aime généreuse, profonde, aux tonalités sobres et solides : noirs luisants, blancs crémeux, jaunes ou verts de prairie qui donnent à ses céramiques, quelles que soient leurs fins, une saine et robuste vertu terrienne.

 

Sources : Mobilier et Decoration N° 8 Novembre 1954

Photos : Pierre-Lac

 

 

 

 

10 mars 2005, par Jean M. Zimmermann : "Y a-til une relation avec Paul Jouve (laqueur, animalier, graveur . . .)."

     11 mars 2005 : "AUCUNE …"

          5 août 2008, par Dominique Suisse :"Paul Jouve n'était pas laqueur ! Il n'a jamais fait de laques."