Georges Goetz est né à Paris le 30 août 1910. Son père, sculpteur sur bois, dirigeait un important atelier dans le faubourg où il reçut les éléments d'une formation qui, en même temps qu'elle le destinait à l'Ecole Boulle où il fit partie de la promotion de Maxime Old, Jean Lesage et Sébastien l'incita, par son ambiance particulièrement cultivée à se familiariser avec les musées et l'histoire de l'art.
Il étudie l'archéologie, à l'Ecole du Louvre, l'ethnologie, puis sera un des fondateurs de la Société des Océanistes dont le siège est au musée de l'Homme. Il collabore avec René Prou, Francis Jourdain puis Albert Guénot. Il s'établit à son compte après la Libération.
Depuis 1930, il participait aux salons des Artistes décorateurs où il a reçu des plaquettes de la Société d'encouragement à l'Art et à l'Industrie. A l'Exposition de 1937, une médaille d'or lui est attribuée.
Membre du Comité et du Conseil d'administration de l'U.A.D.C.E. Georges Goetz a été nommé en 1946 professeur à l'Ecole des Arts appliqués. En dehors de réalisation d'ordre privé, le Mobilier national lui a confié d'importants travaux : salle de Commission de la Direction des Arts et Lettres, Mobilier national d'Alsace et de Lorraine ; bureau du Maréchal Juin aux Invalides et salon de réception du Cabinet du Ministre des P.T.T. Il a aménagé et décoré, d'autres parts, le bureau du Président Directeur général de la Compagnie Transatlantique ; la bibliothèque salle de conférence des Laboratoires Spécia et la salle à manger de réception du Directeur général de la Régie Renault.
De sa formation première dans l'atelier paternel, Georges Goetz, en constant rapports avec des artisans spécialisés et par obligation cultivés, y acquit le goût du bois et une curiosité intellectuelle qui l'entraîna dans des domaines les plus divers. D'autre part, ses stages auprès de décorateurs, et surtout de Francis Jourdain, eurent une grande influence sur ses convictions esthétiques.
Toutefois, les premières commandes qui lui furent confiées par le Mobilier National, avec nécessité de s'adapter au cadre, l'empêchèrent de manifester son attirance pour des formules résolument modernes. Bien qu'il ait eu parfois cette liberté et qu'il ait, entre autres, établi un excellent modèle de siège exposé aux « Formes utiles », c'est dans son enseignement Plus que dans la pratique qu'il se Plaît à diffuser les principes auxquels il tient et qu'il s'efforce d'inculquer à ses élèves.
Evidemment il reste fidèle au bois et particulièrement aux bois de pays à l'état naturel, bien travaillés et c'est en sculpteur qu'il recherche la valeur expressive du volume ;fidèle aux exemples donnés par Francis Jourdain, il recommande une foncière honnêteté devant tous les problèmes et enseigne le respect de la tradition dans l'esprit plus que dans la forme.
Il souhaite que le nécessaire rationalisme ne soit point théorique : un meuble, conçu pour l'homme doit s'adapter sans rigueur à ses habitudes, à ses besoins et à toutes les incidences de sa vie journalière.
Il estime enfin que la connaissance du métier doit s'accompagner d'une solide culture générale préférable à une étroite spécialisation : l'artisan doit se libérer de son établi s'il veut réaliser une oeuvre. Il croit que les jeunes sérieusement préparés sont Plus que tous autres, aptes à participer à la création du style d'aujourd'hui. Georges Goetz rencontre Valentine Lemahieuw à l'Ecole des Arts Appliqués où elle enseignait le Design industriel. A partir de 1968, il a enseigné pendant dix ans aux Beaux Arts, en Architecture, dont il avait travaillé à préparer la réforme, dans l'unité UP5 à Nanterre, où il a ouvert un atelier de sculpture, et une option Restauration et réhabilitation de bâtiments anciens, qui préparait à l'Ecole de Chaillot.
Il a consacré sa retraite à la peinture.
Il mourût en mars 2001.
Photo : D. Georget / Hst " Monstres Pensifs ", Document fourni par la Famille de l'Artiste