Jean Fressinet est né à Saint-Etienne le 29 juin 1889. Lauréat de l'Ecole Nationale des Beaux Arts de Lyon, il fonde à Paris, en 1920, après sept années de service militaire et de guerre, un atelier de création de modèles pour différentes industries et se spécialise, à partir de 1923 dans les travaux d'architecture et de décoration.
Il est nommé, en 1932, Directeur de l'Ecole des Arts appliqués à l'Industrie où il restera jusqu'en 1953. Fressinet a pris régulièrement part aux Salon des Artistes Décorateurs depuis 1925 et à toutes les grandes expositions en France et à l'étranger : Arts Décoratifs de 1925 (classé hors concours avec commandes de l'Etat) ; Coloniale de 1931 (Grand Prix), de 1937 architecte de la classe 43 et de différentes présentations et ensembles mobiliers (hors concours et vice-président du jury) ; il remporte grands prix et médailles aux expositions de Bruxelles, Saint-Louis, Liège, Milan, Barcelone.
Depuis 1936 il organise l'architecture du « Foyer d' Aujourd'hui » au Salon des Arts ménagers et a assuré celle de la classe 35 à l'Exposition de l'Urbanisme et de l'Habitation en 1947. Fressinet a aménagé (architecture et mobilier) en France et à l'étranger, résidences, hôtels particuliers, appartements, magasins de luxe, salles de théâtre, de conseil d'administration et la Chapelle du Christ-Roi à Nogent.
L'Etat et le Mobilier National ont acquis meubles et tapis de Fressinet qui, en outre, a reçu commande du Monument aux morts de la guerre 1914 - 1918 à Saint-Rambert et celui du Souvenir Français à l'aviateur Pégoud. Membre des comités de la S.A.D., de l'U.A.D.C.E., de la Société d'Encouragement à l'Art et à l'Industrie Jean Fressinet est Chevalier de la Légion d'Honneur depuis 1936.
Pressinet a eu, dès ses débuts à Lyon, la chance de connaître un des Pionniers avec Auguste Perret de l'architecture moderne.
Tony Garnier avec lequel il collabora, à l'Exposition de 1925 pour les Pavillons de Lyon et de Saint-Etienne. C'est du reste à cette exposition que Pressinet affirma, par son importante participation à huit classes sa personnalité d'architecte et de décorateur. Dès lors, et comme il continuera toujours de le faire, non seulement tous les meubles avaient été conçus et dessinés par lui, mais aussi les maquettes des vitraux, tapis, tissus, papiers peints, etc.
Il fut, d'autre part, avec René Gabriel, un des premiers à étudier puis à entreprendre l'exécution en série d'ensembles mobiliers d'un esprit nouveau en accord avec l'évolution du goût et surtout avec des nécessités d'ordre économique auxquelles les progrès de la machine pouvaient apporter des solutions satisfaisantes.
Conception alors audacieuse maintenant universellement adoptée. Mais tout de suite Pressinet souhaita, comme il n'a cessé de le professer dans ses conférences aux industriels et dans son enseignement, la nécessaire alliance de l'esthétique, de la technique et de la logique : que meubles ou objets fonctionnels et soigneusement exécutés sachent demeurer harmonieux et beaux.
Pressinet qui a collaboré à de nombreuses revues et ouvrages spécialisés se défend d'être un théoricien il a toujours donné forme et réalité à ses principes. c'est ainsi qu'avant 1930 il collaborait avec l'architecte Paul Noulin à l'édification d'une cité modèle dans l'Est, à Mancieulles, avec salle de spectacles, maison commune, centre culturel, terrains de sports et logements individuels ou groupés pour ingénieurs et ouvriers.
Dans le même temps, il concevait des installations de luxe, mais dans un esprit toujours moderne et rationnel. Résidence de S. M. l'Empereur d'Annam, Palais de S. E. Sarag-el-Dine Pacha au Caire ; château du comte de Bouhée à Saint-Cloud, hôtel particulier du Dr A. Charpentier à Paris.